LA VOIE DE LA COMPLEXITE
Comment s’adapter à un univers qui tend à gommer tout ce qui dépasse, ne rentre pas dans le cadre, et peut par là même échapper au contrôle ?
L’UNAFORMEC a fait il y a plus de 30 ans des choix dont on peut dire qu’ils sont uniques dans le paysage de la formation associative, et particulièrement à l’époque où ils ont été faits :
- créativité dans la formation d’adultes organisée par et pour les professionnels concernés ;
- en partant des besoins de formation des médecins;
- mais aussi innovation et investissement de nouveaux champs (santé publique, enseignement, recherche, documentation …) ;
- transversalité des formations et des pratiques de terrain…
Faire vivre la pluridisciplinarité, c’est souvent reconnaître ce qui existe dans le quotidien de l’exercice.
Lorsqu’il s’agit de faire face à des exigences qui tendent à une « mise en conformité » c’est de plus en plus difficile.
Et si les règles institutionnelles tendant à mettre habilement en rivalité les structures entre elles cela devient une gageure.
Pourtant, que nous ayons à faire face à une pression externe, une forme de « management » rationalisant ou à nos difficultés internes, que se passerait- il si nous lâchions prise, si nous acceptions de nous plier complètement à ces processus (ou procédures) deshumanisants ? Il semble que tout soit fait pour que la verticalité en tant que mode d’exercice du pouvoir permette que chacun (individu, structure, établissement…) soit soumis à une certaine définition ou appartenance dont il n’a pas la maîtrise ni le choix : untel est médecin, spécialiste en médecine générale ou autre, il a telle pratique, il se doit donc de ….et malheur à celui qui ne rentre pas dans les cases !
Il semble que la voie de la complexité, que nous avons choisie, puisse être regardée comme une sorte d’outil de résistance. Notre choix de structure, polymorphe, laisse la place à l’individu comme au groupe, axant nombre de ses formations autour de la pluridisciplinarité. Le nouveau bureau de l’UnaformeC souhaite valoriser l’autonomie et la créativité de chaque région et de chaque groupe professionnel, et relayer l’expression de leurs besoins, de leur culture et de leur histoire.
Si tout ça donnera peut-être un peu une sensation de désordre, c’est qu’il serait peut-être plus simple qu’aucune tête ne dépasse.
Pourquoi mettre de la transversalité là où tout pousse à la verticalité, lisse et en bon ordre ? Simplement par besoin d’humanité, simplement par besoin de respirer, simplement par besoin d’inventer demain. Cela a un prix : celui de la plus grande difficulté, le risque de quelques conflits, le jeu des rivalités auquel on peut parfois succomber, mais aussi une qualité, celle du plaisir à inventer et à partager.
|